Gérer les situations difficiles

Il se peut que certaines personnes n’aiment pas les gens qui font partie de votre famille choisie, ou ne soient pas d’accord avec votre choix de mandataire en matière de soins de santé ou de substitut à la prise de décision. D’autres peuvent désapprouver les décisions que vous avez prises concernant vos soins de santé, par exemple :

• le choix de rester à la maison ou d’aller dans un centre de soins;
• le choix de votre proche aidant.e (membre de la famille, conjoint.e ou ami.e);
• les médicaments ou procédures que vous acceptez ou refusez;
• les renseignements personnels que vous acceptez de partager.

Il est possible que vous ayez décidé de ne pas voir certaines personnes et vous avez le droit de faire ce choix.  Elles pourraient tenter de vous faire sentir coupable de vos choix ou insister pour que vous leur pardonniez et tourniez la page. Votre mandataire en matière de soins de santé – qui connaît parfaitement vos volontés – vous sera d’une aide précieuse dans une telle situation. Il ou elle pourra expliquer aux visiteurs ou aux visiteuses non désiré.e.s que vous avez pris certaines décisions et que vous tenez à ce qu’elles soient respectées.

Si vous avez décidé de couper les ponts avec une personne, il se peut que vous ressentiez des émotions difficiles ou confuses. Bien que l’équipe soignante ne puisse pas réparer votre relation, certain.e.s de ses membres pourront sûrement vous offrir du soutien et vous aider à accepter la situation. Vous pourriez également vous tourner vers un.e thérapeute professionnel.le qui vous apportera un point de vue neutre.

« L’une des choses les plus utiles a été que mon thérapeute m’a dites, c’est que c’est normal d’être en colère quand on est victime de discrimination et que ce n’est pas juste. »

Même dans le meilleur des mondes, vous devrez parfois composer avec des situations difficiles, comme des commentaires blessants, des questions non pertinentes ou déplacées, des brusqueries, de l’impatience ou de l’indifférence à l’égard de vos préoccupations. Si vous devez changer de prestataire de soins, vous vous sentirez sans doute frustré.e de devoir répondre aux mêmes questions et expliquer certains aspects de votre identité à répétition.

« J’ai eu l’impression de leur apprendre à la fois la réalité des Autochtones et des bispirituels. Ça les intéressait, mais ils ont eu l’air surpris de savoir que nous étions mariés. Ils manquaient de formation, mais pourquoi fallait-il que ce soit moi qui les forme? Pourquoi ne font-ils pas venir des Autochtones pour donner des ateliers et de la formation? »

Décider comment gérer ces situations est une opération délicate. Votre manière de réagir est une décision personnelle, mais elle dépend de différents facteurs :

• À quel point vous vous sentez malade ou vulnérable.
• Votre niveau de confiance envers votre prestataire de soins.
• La possibilité de recevoir les soins ailleurs ou par quelqu’un d’autre.

Si vous décidez de discuter avec un.e intervenant.e de quelque chose qu’il ou elle a dit ou fait (ou pas), faites-lui savoir de quelle façon vous en avez été affecté.e. Dites‑lui de quelle façon il ou elle pourrait vous aider ou vous soutenir davantage. En tant que patient.e, vous avez certains droits, et les soins inclusifs exigent des soignant.e.s qu’ils apprennent de vous et qu’ils réagissent positivement à vos commentaires ou à vos critiques.

Si vous faites face à une politique ou à une pratique discriminatoire, renseignez-vous sur la procédure de plainte. Vous pourriez aussi rencontrer un.e gestionnaire pour lui suggérer des changements à apporter. Il peut être bon de le faire en compagnie de votre mandataire, qui pourra prendre des notes et vous aider en cas de besoin. Consultez la Charte canadienne des droits des personnes 2SLGBTQ+ en matière de soins de santé.

« Personne ne devrait passer à travers tout ça sans personne pour veiller à ses intérêts. L’équipe de soins a refusé de m’écouter quand mon conjoint agonisait. J’aurais dû appeler mon avocat, ça aurait peut-être aidé. »

Si vous êtes gravement malade et dépendez des autres pour vos soins, vous pourriez facilement vous sentir dépassé.e et ne pas savoir comment gérer la situation. Envisagez de demander à une personne de confiance de vous aider, par exemple :

• Un.e ami.e, votre partenaire ou une personne d’un organisme pour les personnes bispirituelles, autochtones ou LGBTQ+;
• Un.e membre de votre équipe soignante. Les intervenant.e.s en soins spirituels, les travailleurs sociaux et les travailleuses sociales peuvent vous servir de mandataires en favorisant les conversations franches et ouvertes;
• Le ou la représentant.e des patient.e.s ou le comité consultatif des patient.e.s de votre centre de santé.

Voir aussi : 

• Trouver des soins inclusifs
• Mes choix pour des soins sûrs et inclusifs
• Planifier mes soins
• La Charte canadienne des droits des personnes 2SLGBTQ+ 

Ressources : 

• Canadian Patient Rights (ressource en anglais)